40 ans, toujours vivant !

Il y a un an, je remettais ma vie en question, décidant de changer de cap et donc de métier, de rythme, avec pour objectif premier de me consacrer plus à mes proches et à prendre plus soin de moi. Je m’en suis expliqué depuis.

Changer, quelle bonne idée !

Car dans mon cas, le fait d’atteindre 40 ans n’est pas une simple crise existentielle à tenter de résoudre vainement par l’achat d’une rutilante voiture de sport rouge (d’autant que je n’ai pas le permis, ce serait idiot) ou en allant tester ma séduction hors mariage, mais une blessure.

Il y a 22/23 ans, mon père puis ma mère décédaient brutalement à 40 ans du fait de leurs addictions respectives, me laissant orphelin à 18 ans à peine. Deux épreuves, parmi d’autres, qui ont participé à forger mon caractère, à faire de moi qui je suis (étrangetés comprises).

Et bien que j’ai eu l’occasion d’y penser régulièrement depuis, j’ai encore du mal à m’imaginer tout ce qu’impliquerait de disparaitre aujourd’hui. Même si cette date du 02/10/2022 a toujours raisonné dans ma tête, si j’ai toujours vécu ma vie comme si je devais me rendre utile avant de ne plus être, je ne me suis jamais résolu à me préparer à mourir jeune. Comme si cela aurait participé à ce que l’histoire se répète. Et, ne serait-ce que pour mon fils et ma femme, je ne voulais pas que cela arrive.

Mais il faut se rendre à l’évidence : la vie de fou que je menais, le stress qu’impliquait de gérer une rédaction indépendante au quotidien dans la période actuelle, après 20 ans de bons et loyaux services, aurait bien fini par m’achever. Et même si cette période a été l’une des plus formatrice et passionnante de ma vie, notamment pour le sentiment procuré d’avoir été utile à nos lecteurs, à notre écosystème… tout arrêter a été la meilleure décision que j’ai pu prendre, sans doute au bon moment pour moi.

Clever Life

Car cela correspondait également à une période de ma vie où j’avais envie de voir autre chose, d’aller plus loin dans mes explorations techniques, à me rendre utile autrement, de l’intérieur (et de passer une partie de ma vie à bidouiller dans des datacenters, à échanger sur leur évolution profonde). C’est ce qui a guidé ma volonté de rejoindre Clever Cloud en mars dernier.

J’y ai trouvé une équipe formidable, des personnalités adorables, une énergie incroyable et surtout une boite volontaire, innovante, en croissance, qui a su rapidement me donner des responsabilités sur de nombreux projets comme elle le fait avec l’ensemble de ses troupes.

En un peu plus de six mois, j’ai pu participer à la mise en production de notre 3e point de présence parisien, préparer l’ouverture des prochains et leur équipement, initier et participer à divers partenariats, dont celui récemment officialisé avec Qarnot dans le domaine du calcul distribué et la réutilisation de chaleur fatale, avec 2CRSi et Kalray pour ce qui touche à la réindustrialisation et l’immersion.

Le tout en assurant un rôle qui correspond parfaitement à ma personnalité (malgré ses aspects pas toujours faciles 😆) : un facilitateur de vie pour les équipes de Clever, de leur équipement à la participation à l’organisation du DevRel en passant par la documentation ou la communication interne. En me gardant un peu de temps pour écrire... parce que l’on ne se débarrasse pas comme ça d’une habitude de 20 ans.

Retour à la normale

Mon pari était que, bien qu’intense, je pourrais mener cette nouvelle vie plus sereinement que la précédente, avec plus de flexibilité puisque n’étant plus sous le feu incessant du flux informationnel. Pari réussi. Même si je suis désormais presque parisien, entrainant parfois mon fils dans cette forme particulière de déchéance (pour le campagnard que je suis), j’ai plus de temps pour lui et ma femme, un rythme plus sain (même si je suis toujours un lève-tôt) et cela se ressent à de nombreux niveaux.

Comme je l’ai évoqué récemment, si les addictions de mes parents étaient l’alcool et le tabac, la mienne était la bouffe. Un reste croisé de mes phases dépressives de jeunesse, de mon amour pour la cuisine et une forme de boulimie diffuse : manger est pour moi une forme de plaisir, mais aussi une manière de me calmer lorsque mon esprit s’éparpille. Depuis le début de l’année, c’est l’un des points majeurs sur lequel j’ai tenté de travailler, avec succès. Sans forcément restreindre mes plaisirs culinaires, j’ai remis peu à peu les choses dans l’ordre et à force de crapahuter à Nanterre, j’ai entamé une baisse drastique de poids.

En fin d’année dernière, je m’étais pesé sur la balance à près de 125 kg (pour 1,75 m environ). En juillet, j’étais passé sous la barre des 115 kg. Il s’agissait principalement du fruit de mon nouveau rythme de vie et d’une plus grande activité. Puis j’ai revu mon équilibre alimentaire pour accélérer le mouvement et atteindre un premier objectif : repasser sous les 100 kg.

En août je passais sous les 110 kg, en septembre sous les 105 kg, je devrais passer sous les 100 kg début octobre. Un rythme continu et raisonnable, qui se concentre principalement sur la perte de masse graisseuse. Viendra ensuite le temps de renforcer ma masse musculaire, la prochaine étape. Pour ceux que cela intéresse, j’aurais sans doute l’occasion d’en reparler plus en détails, lorsque j’aurais suffisamment de recul.

Merci !

Je tiens ici à remercier particulièrement ma femme, toujours présente à mes côtés malgré mes bizarreries et qui a su m’accompagner dans ce changement de vie aux aspects parfois radicaux, mais nécessaires. Mais également Quentin (Adam), qui m’a donné l’opportunité de cette nouvelle aventure et d’aller plus loin dans mes envies professionnelles et autres geekeries. Comme j’ai pu l’expliquer dans un précédent billet, j’ai construit ma vie sur des rencontres, qui forment autant de moments importants, de rupture parfois. Celle-ci en est une.

Et enfin toute l’équipe de Clever, qui même si elle ne partage pas toujours mon goût immodéré pour les téléréalités Netflix, fait partie de ce qui me donne envie de me lever (bien trop tôt) le matin. À tou·te·s, je vous dis à l’année prochaine ! (Sans doute un peu avant, en fait)