On my way to 42

Il y a deux ans, je me lançais dans une nouvelle tradition : faire un point annuel sur ma survie. Une manière toute personnelle de me préparer à l'approche de la quarantaine, période charnière dans la famille. Aujourd'hui, je suis heureux de le dire : j'ai tenu bon au point d'assister à la célébration des 40 ans des petits jeunes de mon entourage.

Je fête mes 41 ans, âge qu'aucun de mes parents n'a atteint. Mais pour quoi faire ? Dans mes précédents billets j'ai déjà expliqué à quel point cette question m'avait obsédé une partie de ma vie. La volonté d'être utile, de faire le bien autour de moi, même si cela consiste souvent à passer outre ma nature. Après 20 ans à œuvrer dans le journalisme tech, j'ai tourné cette page.

Pouvoir être fier de regarder en arrière

Pour autant, ce questionnement perdure. Autrement. Quels sont mes buts, objectifs ? Trouver la femme de ma vie ? ✅ M'assurer que mon fils aura droit à de meilleures cartes que moi ? J'y travaille. Penser à la retraite ? Pas encore. Je me retrouve ainsi face à (au moins, disons) 25 ans de vie à planifier, ce qui n'était pas forcément au programme.

J'ai toujours géré les choses pour ne pas avoir de regrets si tout devait s'arrêter. Non pas que je me sois fait tatouer "Carpe Diem" dans le creux du dos, mais j'ai décidé il y a bien longtemps de ne jamais rien voir comme une contrainte. Ma vie devait être la somme de mes choix, de mes fulgurances comme de mes erreurs. Et l'on verrait bien comment organiser ce foutoir.

C'est pour cela que j'ai toujours opté pour une certaine forme de radicalité, ou demandé à celle qui est plus tard devenue ma femme d'emménager avec moi quelques mois seulement après notre rencontre, qu'un soir je suis rentré lui proposer comment nous allions nous installer à la campagne, qu'un matin je me suis levé avec l'envie de changer de vie (professionnelle).

Car de manière assez étrange, si je n'ai jamais regardé trop loin devant moi, je me suis toujours attaché à anticiper, à penser mes choix, mes mots, mes actes avec précision. À préparer mes décisions, prises de manière ferme.

Une nouvelle histoire à écrire...

Cette dernière année, j'ai donc commencé à imaginer la suite. Pas facile pour moi qui n'avais jamais pensé ma santé comme durable, mon activité comme une carrière. Cela a changé pas mal de choses dans l'organisation de mon quotidien, de mes priorités, avec néanmoins toujours cette volonté de ne jamais accepter la contrainte. Tout n'est pas encore parfait, mais j'y travaille. Avec une échéance de geek pour tout un tas de choses : mes 42 ans, dans 1 an.

Mais forcément, tout cela se prépare. Ces derniers mois j'ai pris mes dispositions, dans les grandes lignes. Et le choix qui a le plus occupé mon esprit reste ma situation professionnelle.

Je n'ai pas fait de grand mystère sur ce qui avait guidé mon envie de travailler chez Clever Cloud après ma démission de Next INpact il y a deux ans, malgré de nombreuses propositions : ma rencontre avec Quentin. Puis j'ai découvert et aimé cette équipe faite de passionnés, de génies et d'une volonté de faire autrement, d'innover. Et alors que nous finalisons la mise en production au sein de notre troisième datacenter parisien, tout reste à faire.

Car comme le répète régulièrement Quentin, la guerre du Cloud est loin d'être terminée, elle ne fait que commencer. Si beaucoup ne voient ici que des sujets d'hébergement et d'infrastructure à l'ancienne, nous sommes à l'aube de changements profonds que même les acteurs du PaaS nés il y a une quinzaine d'année n'ont pour le moment fait qu'effleurer.

... pour un monde radicalement différent

Les transformations en cours vont bien au-delà des sujets qui occupent les guerres (parfois puériles) que se livrent les adeptes de telle ou telle technologie. Car tout est en train d'être réinventé, des infrastructures à leur niveau de densité, en passant par les méthodes de refroidissement et donc la conception même des datacenters, mais aussi toute la stack logicielle et la manière dont elle simplifie notre quotidien, celui des développeurs et des entreprises.

Que ce soit pour offrir des solutions plus ouvertes, plus efficaces, plus "sustainable" avec des infrastructures toujours plus distribuées, moins dépendantes des "géants" ou des changements de licences parfois malvenus, le marché avance. Certes, il y a toujours des tentations inverses, nous le voyons bien ces derniers temps. Mais tout comme les égos qui ne jouent collectif que dans les paroles et non lorsqu'il faut gagner ensemble, ce ne sont que des actions à courte vue. Vouées à être pénalisées durement par le sens de l'Histoire (tout du moins espérons-le 😅).

Notre secteur se joue de toutes façons de ces tentatives de contrôle, nous rappelant régulièrement à quel point il est imprévisible, comportant son lot de surprises. Ainsi, alors que nombreux étaient ceux à parier leur chemise sur les futiles promesses du Web 3, des NFT et autres métavers (qui auront un rôle à jouer, à leur échelle), l'arrivée à tout berzingue de l'IA a tout balayé. Ce qui n'était encore il y a quelques années qu'une évolution poussive a pris d'assaut des marchés à travers ses fonctionnalités ciblées (coucou DLSS), mais commence peu à peu à se répandre partout, comme le numérique à son époque.

Préparer demain

À titre personnel, je reste d'ailleurs persuadé que nous sommes finalement dans une sorte de continuité. Si Internet a permis l'existence d'une forme d'intelligence collective, avec un savoir accessible par tous et partout (ou presque), l'IA permet sa mise en œuvre et son exploitation à une échelle que nous avons encore du mal à percevoir.

Et la montée en puissance des larges modèles de langage (LLM) n'est qu'un début, comme le montre le flot presque ininterrompu de "révolutions", tant dans le domaine de l'audio que de la génération d'images ou de vidéos. Internet avait tout accéléré ? Désormais, c'est toutes les semaines que tout est à réapprendre. Arriverons-nous à suivre le rythme ? En tous cas, bien malin celui qui pourra prédire où nous en serons dans six mois, dans 1 an, dans 5 ans.

Pour autant, les choses vont continuer d'avancer, pour le meilleur et pour le pire. Tous ces changements, il faudra les comprendre, les digérer, les accompagner mais surtout les imaginer. Et je sais que je veux prendre part à cela, comme je l'ai fait avec l'expansion du numérique dans nos vies il y a plus de 20 ans. Toujours avec une approche vertueuse, française, européenne et collective (même si cela n'est jamais sans écueils dans notre "écosystème").

De ce point de vue, mon objectif est clair : avoir la liberté de tester, comprendre, découvrir, innover. Cela tombe bien, c'est aussi le cas de mes collègues, de nos partenaires et ce que me demande mon "n+1". Y'a plus qu'à ! Rendez-vous d'ici quelques mois pour reparler plus en détail de tout cela.

Tout a une fin

Je voudrais terminer ce billet en ayant une pensée pour l'équipe de Next INpact qui a vécu il y a peu un changement majeur : Christophe a décidé de passer la main et de vendre son "bébé". Je sais combien ce choix a dû être difficile mais je suis heureux que cela ait pu se faire dans ce qui semble être de bonnes conditions. Je ne peux que souhaiter le meilleur à la nouvelle direction et à l'équipe, notamment à Sébastien qui restera toujours mon "buddy" de cœur.

PS : faites du V !